Dossier Complet : Les Risques en Plongée Sous-Marine


La plongée sous-marine attire beaucoup de personnes, mais n’arrive pas à convaincre certain(e)s de sauter le pas, à cause des risques que ce sport comporte. En tout cas, c’est souvent le retour que j’obtiens quand je propose à des connaissances ou des amis de faire un baptême pour voir: « mais la plongée c’est dangereux non ? » « Je ne pourrais pas, je suis claustrophobe » « mais il y a un risque d’accident de décompression, qu’est ce qui se passe si je panique et je fais pas de pallier ? » « je suis angoissé quand je nage en pleine mer, surtout quand je ne vois pas en dessous »

Souvent, le risque ou le danger de pratiquer la plongée sous-marine est mal évalué, dans les deux sens: ceux qui ne pratiquent pas pensent que le risque est très élevé et ceux qui pratiquent la plongée, souvent le minore. Alors qu’en est-il vraiment ?

La plongée sous-marine est-il un sport dangereux ? Non, la plongée sous-marine, comme tous les sports, comportent des risques, mais n’est pas plus dangereuse que de prendre le volant.

Quels sont les risques en Plongée sous-marine ? Les risques encourus sont de cinq natures : la profondeur (pression sur le corps humain), le milieu (environnement marin), l’équipement, la condition physique et la formation (le comportement des plongeurs).  Le taux d’accident en plongée avoisine les 2 pour 1000 plongeurs (0.002% – FFESSM) et le taux d’accident mortel est encore plus faible. On relèvera néanmoins que si le risque est faible, les conséquences des accidents peuvent être sérieuses. Pour encadrer ces risques et prévenir les accidents,  il faut les identifier et s’assurer de suivre les procédures de sécurité adéquates.

Afin de vous éclairer sur le sujet, nous avons compilé un dossier, traitant de tous les aspects des risques inhérents à la plongée sous-marine, pour répondre à la question: quels sont les risques liés à la plongée sous-marin et comment les éviter ?

Table Of Contents
  1. La profondeur: quels sont les risques, comment les reconnaitre et les prévenir ?
  2. Le milieu
  3. La formation
  4. La condition physique & mentale
  5. L’équipement

La profondeur: quels sont les risques, comment les reconnaitre et les prévenir ?

Le corps humain n’est pas conçu pour fonctionner dans un environnement hyper-barrique, cependant il peut s’y accoutumer à condition de comprendre son fonctionnement et de se conformer aux procédures de sécurité. Statistiquement, il n’existe pas de corrélation entre l’importance du risque et la profondeur à laquelle une plongée est effectuée. En effet, les statistiques d’accident de plongée du DAN ou de la FFESSM ne relatent rien de probant sur la question. On peut donc en déduire que le niveau de formation des plongeurs techniques ou évoluant en plongée profonde, permet de lisser les accidents statistiquement. Au cours de la formation du plongeur, il convient de connaitre les risques majeurs liés à la profondeur, qui sont :

1. Les barotraumatismes sinus & oreilles, responsables de 90% des accidents

Les barotraumatismes sont causés par l’augmentation de la pression dans les cavités aériennes du corps. Ce sont les accidents les plus fréquemment observés en plongée. Cet accident survient lorsque le plongeur n’a pas pu égaliser la pression de l’air emprisonné dans les sinus avec la pression ambiante de l’eau, en introduisant de l’air par la trompe d’Eustache pour rééquilibrer l’accroissement de pression.

Quels sont les signes d’un barotraumatismes de l’oreille ?

Les symptômes de barotraumatismes des oreilles qu’il faut surveiller après une plongée sont:

Etape 1: Gonflement de l’oreille moyenne / léger déchirement des tissus

  • Un sentiment d’oreille pleine (comme de l’eau)
  • Les bruits qui semblent étouffés/atténués
  • Le bruit qui se répercute comme si vous étiez dans un tunnel
  • Du sang qui s’échappe en petite quantité par le nez, la bouche ou les oreilles à la remontée (si vous l’observez chez un plongeur, dites le lui)

Il est strictement déconseillé de poursuivre la plongée. A ce stade et sous couvert de validation médicale, aucune lésion à long terme n’est à prévoir, et la poursuite de la plongée (après guérison) ne présentera pas de danger. Il faudra consulter son médecin pour se voir prescrire le traitement approprié et laisser le traumatisme de l’oreille se résorber complètement.

Etape 2: Le tympan se rompt

  • Un soulagement soudain de douleur
  • Sensation d’eau froide dans l’oreille
  • Vertige, étourdissement voire perte de conscience
  • Nausées et vomissements

Une prise en charge immédiate est requise, car cet accident survient généralement dans l’eau. Une remontée d’urgence doit être réalisée pour prévenir un risque de noyade. Une consultation médicale est indispensable.

Etape 3: Fenêtre ronde et la fenêtre ovale de l’oreille se rompent

  • Sensation d’eau froide dans l’oreille
  • Vertige, étourdissement voire perte de conscience
  • Acouphènes (bourdonnement ou bruit aigue dan l’oreille)
  • Nausées et vomissements
  • Perte d’ouïe

Comme pour la rupture d’un tympan, la prise en charge de l’accidenté doit être faite avec le plus grand sérieux.

Quels sont les signes d’un barotraumatisme des sinus ?

  • Pression progressant en douleur sur les sinus frontaux (au-dessus des yeux), sur les sinus sphénoïdaux (derrière le nez ou au coeur de la tête) et sur les sinus maxillaires (dans les pommettes, ou douleur aux dents)
  • Douleur sourde au sinus et/ou une pression après la plongée
  • Mal de tête
  • Un saignement du nez ou du sang dans la bouche

Comment prévenir un barotraumatisme des oreilles et des sinus ?

Le mieux pour ne pas subir un barotraumatisme des oreilles et sinus, c’est de bien se renseigner sur les techniques d’égalisation et sur le fonctionnement du système ORL. Pour en savoir plus, nous avons écrit un article dédié sur la question ICI.

  • Ne pas plonger lorsque vous êtes enrhumé
  • S’exercer à équilibrer ses oreilles,
  • Utilisez plusieurs techniques d’égalisation des oreilles,
  • Descendre lentement pour vous laisser le temps d’équilibrer sans vous presser,
  • Dans le cas où il y a un « boot » ou une ancre, descendez en tenant la ligne pour vous aider à contrôler votre flottabilité,
  • Si une douleur se fait sentir à la descente, sans possibilité d’équilibrer, remontez, « mouchez-vous » dans le masque en pinçant une narine et en soufflant dans l’autre. Répétez l’opération pour l’autre narine. Il se peut qu’il y ait un peu de muqueuse à évacuer de vos sinus. Retentez une descente lente en égalisant vos oreilles,
  • Si vous n’arrivez pas à égaliser, il est fortement conseillé de ne pas forcer la descendre et de mettre fin à la plongée.

2. Barotraumatisme dentaire: accident rare mais douloureux

Dans des cas très rares, un plongeur peut souffrir d’un barotraumatisme des dents à cause d’une carie, d’un plombage ou d’une couronne. Si une bulle d’air se coince sous une dent, elle est susceptible d’imploser à la montée ou à la descente. Au cours de la plongée, si une douleur se fait sentir dans une dent et que vous ne pouvez pas solutionner le problème, il faut interrompre la plongée et consulter un dentiste.

Pour prévenir un tel accident de se produire, il est conseillé de consulter régulièrement son dentiste et une fois tous les deux ans, demander à faire un scanner pour détecter des carries ou poches d’air sous les dents qui ne se voient pas à l’examen visuel.

3. Accident de Décompression (ADD)

Comment se produit un accident de décompression ?

Un accident de décompression est causé par la dissolution de gaz inerte (l’azote) dans le corps. Le sang ne peut transporter qu’une quantité limitée d’excès d’azote à un instant T. Dans le cas où l’excès d’azote dépasse la capacité des tissus à les absorber et à les évacuer, alors les bulles d’azote se concentrent et restent prisonnières. Pendant la remontée d’un plongeur, la pression de l’azote dans les poumons et dans le sang s’accorde avec la pression de l’eau ambiante, qui diminue à mesure que le plongeur remonte.

L’excès d’azote s’évacue des tissus en se diffusant dans le sang par les capillaires. Il passe ensuite dans les veines en revenant au coeur. Il est pompé du coeur vers les poumons pour être éliminé par l’artère pulmonaire. Les tissus porteurs de lipides (graisse) et les tissus sujets à une mauvaise circulation mettront plus de temps à décharger l’excès d’azote, accumulé sous l’eau. Plus la remontée est rapide et plus le risque est grand que les tissus ne puissent gérer en quantité suffisante l’élimination de l’azote vers les poumons, pour être évacué en totalité.

Facteurs augmentant le risque d’ADD

Les facteurs de risque d’un accident de décompression sont donc: une mauvaise circulation sanguines, un corps adipeux, de mauvaises capacités pulmonaires. En effet, ces trois éléments contribuent favorablement ou défavorablement à l’élimination des excès d’azote. Dans ces conditions, il faut observer que le surpoids, fumer, être malade, fatigué, alcoolisé, déshydraté sont des éléments à prendre en compte avant une plongée.

A quoi servent les paliers de décompression ?

L’air respiré en plongée sous-marine, est délivré à pression ambiante grâce au détendeur. L’air que nous respirons est composé de 21% d’oxygène et 79% d’azote. Notre corps capte les éléments dans l’air dont il a besoin, puis rejette les gaz inutiles dits « inertes » ou « neutres » par l’expiration. Comme expliqué, plus la pression augmente et le temps de plongée est prolongé, et plus l’accumulation de l’azote se fait importante. A la remontée, ces bulles « grossissent » sous une pression moins importante, reviennent dans le sang sous forme de petites bulles qui nécessitent d’être éliminées par le corps. Les paliers de décompression servent donc à garder la taille des bulles d’azote sous contrôle et à laisser le temps à l’organisme de les évacuer sans le sur-solliciter.

Si vous vouliez imaginer l’effet des bulles d’azote sur le corps, vous pourriez rapprocher cela à une bouteille de coca-cola sous pression. Lorsque la bouteille est fermée (sous pression donc), vous pouvez voir les bulles de gaz remonter doucement à la surface de la bouteille. Par contre, si vous ouvrez la bouteille très rapidement, les bulles grossissent, s’accumulent et moussent. Les bulles d’azote ont le même effet sur le corps humain. Remontez à la surface trop rapidement, et le corps libèrent de grosses bulles, très vite et en grande quantité, que le corps ne saura pas gérer. Dans ces cas-là, les bulles restent coincées à certains endroits du corps et circulent de manière incontrôlées, pouvant mener à un ADD. Pour rester sur la même image sur la bouteille de coca-cola, il faut ouvrir la bouteille doucement (en faisant un palier de compression) pour garder les bulles sous contrôles et éviter qu’elles débordent du verre.

Quand surviennent les symptômes d’un accident de décompression ?

les symptômes d’un accident de décompression se manifestent dans 50% des cas 1h après la plongée, dans la plongée 90% dans les 12 heures suivants et parfois jusqu’à 48H après la dernière plongée.

4. Surpression pulmonaire

Qu’est-ce qu’un accident de surpression pulmonaire ?

Lorsque le plongeur respire en profondeur, le système d’alimentation en air lui procure de l’air à pression ambiante. Lorsque le plongeur remonte, la pression ambiante baisse et l’air dans les poumons se dilate. Si l’air ne peux pas s’échapper des poumons pendant la dilatation, alors les tissus pulmonaires peuvent se rompre et conduire à un accident de suppression pulmonaire.

Comment surviennent les accidents de surpression pulmonaire ?

Les accidents de surpression pulmonaire peuvent survenir dans les cas suivants:

  • Une remontée incontrôlée et trop rapide Congestion respiratoire Fumer
  • Retenir sa respiration
  • Tuberculose
  • Bronchite aiguë et chronique
  • Pustules emphysèmes ou excroissance bloquant les voies respiratoires
  • Allergies
  • Vésicules et points faibles dans la voie respiratoire

Toutes les conditions médicales respiratoires doivent être discutées avec un médecin avant une plongée sous-marine.

Les accidents de surpression pulmonaire surviennent principalement avec les apnéistes qui tirent de l’air sur le détendeur d’un plongeur, et lorsque qu’un plongeur en état de panique retient sa respiration et regagne la surface en urgence. L’étude des accidents de surpression pulmonaire  démontre souvent une panique ou un manque de formation des plongeurs sur les procédures de sécurité à adopter en cas de panne d’air.

En effet, il faut se rappeler qu’en cas de remontée d’urgence, il est nécessaire de regarder vers le haut pour ouvrir ses voies respiratoires et de laisser l’air s’échapper des poumons par la bouche à un flux continue et mesuré. De plus, il est important d’observer une respiration continue et souple, sans jamais retenir sa respiration en plongée. Pour prévenir au mieux le risque de surpression pulmonaire, il conviendra de régulièrement pratiquer les exercices de remontée d’urgence et les exercices simulant les pannes d’air, afin d’inscrire les bons automatismes dans les gestes et attitudes des plongeurs.

5. Essoufflement

L’essoufflement est causé par deux facteurs principaux: un effort physique important et un état de panique. L’état d’essoufflement peut mener à une intoxication au CO2 à cause d’une respiration rapide, superficielle, qui favorise l’accumulation du CO2 dans le corps. Il convient donc de prévenir son binôme si l’effort semble mener à un état de fatigue important et rester proche les uns des autres s’il y a du courant auquel la palanquée doit faire face. Ensuite, le stress, dû à un matériel défaillant, des conditions de plongée imprévues, ou un inconfort quelconque (visibilité, technicité, profondeur, ou autre) doivent être identifiés par le plongeur et son binôme avant que la situation devienne difficile à gérer.

6. Narcose des profondeurs

La narcose apparait le plus souvent au-delà de la zone des 18 mètres. Il n’y a pas de règle établie quant aux moments où elle survient, c’est complètement aléatoire. Les symptômes peuvent être:

  • Un sentiment de bien être
  • Etourdissement
  • Euphorie
  • Difficulté de jugement/prise de décision
  • Perte de dextérité
  • Confusion
  • Détérioration du raisonnement
  • Engourdissement
  • Fourmillements
  • Somnolence
  • Semi-conscience
  • Perte de mémoire
  • Hallucinations visuelles et auditives
  • Paranoia ou sentiments anxieux

Parce que cette maladie des profondeurs n’est pas prévisible, il faut s’en prémunir par un système de binome efficace. Il conviendra pour les plongées au déjà de 18 mètres (en particulier), de mettre en place un système pour juger si votre binôme est en proie à la narcose. Par exemple: Donner un chiffre avec votre main (quatre) et votre binôme doit donner le chiffre suivant (5).

7. Hypothermie

L’hypothermie s’installe lorsque la protection thermique du plongeur n’est pas appropriée pour la température du milieu aquatique. Elle se traduit par une baisse progressive de la température du corps, en dessous de sa moyenne de fonctionnement normal (37°C). La dernière défense du corps en cas d’hypothermie est de protéger les organes vitaux en commençant par le cerveau, le coeur, le foie et les poumons. Dans le cas où un plongeur tombe dans un état d’hypothermie avancé, le corps « gèlera » la circulation des membres (bras et jambes) afin de concentrer ses efforts de conservation thermique sur les organes essentiels à la survie. La noyade à ce stade d’hypothermie est très grande. Cependant, avant d’arriver à cette situation, le corps a différents moyens à sa disposition pour conserver la chaleur, qu’il convient de connaitre pour en détecter les signes.

Comment détecter l’hypothermie en plongée sous-marine ?

En cas d’hypothermie, les symptômes très facilement détectables par les plongeurs sont les frissons, et une consommation d’air anormalement élevée.

Frissons: Les frissons multiplient 5 à 7 fois la production de chaleur du corps. Ils se déclenchent par réflexe, sont incontrôlables et lorsqu’ils cessent, alors que le plongeur ressent toujours l’inconfort du froid, il convient de regagner la surface et de se réchauffer rapidement. En effet, le corps après un certain stade d’hypothermie arrête de recourir aux frissons et déclenche d’autres réflexes de préservation de la chaleur, qui pourraient gêner le plongeur à regagner la surface.

Respiration: Le corps humain perd 25% de sa production de chaleur dans l’air qu’il respire. Plus l’eau est froide et la pression augmente, plus le corps sera sollicité pour réchauffer l’air respiré avant qu’il n’arrive dans les poumons. Lorsque l’air respiré atteint une température basse pour le corps, le plongeurs peut être pris d’ un réflexe d’halètement involontaire pour reprendre haleine. C’est un signe qu’il ne faut surtout pas négliger, car l’hypothermie s’installe. Ce réflexe et le froid, ont tendance à accélérer fortement la consommation en air, il faudra impérativement vérifier ses instruments régulièrement pour également prévenir une panne d’air.

Comment se protéger de l’hypothermie en plongée sous-marine ?

Choix de combinaison : Le plongeur devra veiller à avoir une combinaison appropriée pour le milieu aquatique. C’est sa première protection contre l’hypothermie.

Prévenir son binôme: il ne faut pas attendre que l’inconfort du froid se fasse sentir jusqu’à la limite du supportable. Dans cette situation, des signes de stress apparaissent et peuvent mener à état de panique, si un autre évènement venait perturber l’équilibre du plongeur. Dès les premiers frissons, il faut prévenir son binôme de l’inconfort généré par le froid, afin que ce dernier vérifie régulièrement auprès de vous, si vous avez besoin de regagner la surface prématurément.

Manger: le métabolisme de la nourriture est un des moyens les plus efficace du corps pour générer de la chaleur. Il conviendra donc avant une plongée, de manger des glucides complexes en quantité suffisante.

8. Mask Squeeze / Placage du masque (accéder au dossier complet)

Le plaquage du masque est un souci assez courant chez les débutants. Ce risque n’est pas sérieux mais peut créer de l’inconfort. Le plaquage du masque est causé par l’augmentation de la pression, qui au fur et à mesure de la descente aura un effet ventouse sur le visage du plongeur. Dans les cas les plus extrêmes, des vaisseaux sanguins peuvent souffrir d’une hémorragie et créer des contusions au visage et aux yeux. Pour prévenir ce problème, il suffit de souffler un peu d’air par le nez, pour équilibrer la pression de l’air dans le masque. La plupart des plongeurs le fait naturellement, sans y penser. Il faudra néanmoins surveiller les plongeurs qui semblent nerveux, car la nervosité pourrait les empêcher de se rendre compte du plaquage de masque.

Le milieu

Le milieu est trop souvent un élément oublié dans la préparation d’une plongée. Il est important de discuter avec la palanquée des conditions de plongée, pour détecter chez les plongeurs des situations de plongée inédites pour certains d’entre eux. Parmi les conditions de plongée qu’il faut surveiller, on notera : les conditions météorologies (vents, vagues), la mise à l’eau (bateau, plage), les courants, la visibilité, le type de plongée (dérivante, en grotte, sur tombant, dans le bleu, profonde), la température de l’eau, et la faune et la flore marines potentiellement dangereuses.Il est important, pour qu’un plongeur se sente en confiance et aborde des nouvelles situations de manière sereine, qu’il soit accompagné d’un plongeur expérimenté dans le milieu de la plongée choisi.

Dans les rapports détaillés des accidents du DAN, il est souvent mis en avant que des plongées sont réalisées en dépit d’un mauvais pressentiment, d’un manque de niveau chez le plongeur ou d’un manque d’accompagnement. En effet, un plongeur avec 100 plongées, plongeant pour la première fois en grotte, est aussi susceptible de faire une panique qu’un plongeur débutant. Trop souvent, les plongeurs n’osent pas annuler, reporter ou interrompre une plongée, ce qui souvent, la cause racine des accidents graves.

La formation

D’après les statistiques du DAN, de très loin, la plus grande partie des accidents surviennent le premier jour de plongée. Le risque accroit également après des séjours prolongés de plus de 10 jours. Il convient donc de déduire que la formation et les plongées de remise à niveau sont essentielles à la prévention des accidents. Un plongeur mal formé, aura tendance à être plus stressé, à oublier des gestes comme gonfler son gilet à la surface et à se fatiguer beaucoup plus vite. De même, si le plongeur est stressé, les gestes élémentaires de sécurité peuvent êtres omis.Avant de reprendre la plongée après une longue période d’inactivité, il est très fortement conseillé de refaire une plongée d’acclimatation.

Ensuite, une plongée peut se préparer par une répétition mentale (se remémorer les séquences d’équipements, mise à l’eau, plongée), une répétition visuelle (regarder des vidéos ou des plongeurs) et une répétition physique (répétez quelques gestes une fois dans l’eau pour se rassurer).La formation et le contrôle de soi sont très souvent des éléments engagés dans les accidents de plongée.
Il n’existe pas statistiquement de données démontrant qu’un organisme de formation est meilleur qu’un autre, au regard des accidents. En revanche, certains organismes délivrent les certificats plus difficilement que d’autres, nécessitant un niveau supérieur pour gagner le droit de plonger en autonomie. Vous pouvez lire notre article ici sur la comparaison des organismes de plongée.

La condition physique & mentale

La condition physique et mentale des plongeurs est un élément à considérer, particulièrement dans les plongées techniques ou nécessitant un niveau confirmé. De manière générale, tous les organismes de formation préconisent aux plongeurs d’être en bonne forme physique, de ne pas présenter de maladies du cœur, de diabète, de soucis de pression artérielle, otite, sinusite, ou encore de problèmes respiratoires, neurologiques ou psychologiques.

En effet, il faut comprendre que la pression exercée par la profondeur peut exacerber les symptômes des pathologies déjà identifiées chez le plongeur, aussi bien psychologique que physique. Par mesure de précaution, il conviendra donc de ne pas pratiquer la plongée sous-marine, sans examen médical s’il existait un doute sur une maladie installée ou passagère. Le principe de précaution doit dominer dans la pratique la plongée sous-marine.

Est-ce dangereux de plonger en surpoids ?

Le surpoids n’est pas une condition physique discriminante à la plongée sous-marine, en revanche elle présente un risque plus grand d’accident pour le plongeur. En lien direct avec cette condition, il faut noter que les plongeurs en surpoids présenteront un risque d’accident de décompression, d’essoufflement et de malaise plus important que les autres plongeurs. En effet, non seulement le corps aura plus de difficultés à éliminer l’azote emprisonné dans la graisse, mais le surpoids s’accompagne souvent de soucis artérielles et d’une activité physique limitée pouvant mener à l’essoufflement.

Enfin, élément à prendre en compte lorsque le surpoids est important, est la difficulté à secourir un plongeur en danger. Dans les rapports d’accidents de personne en surcharge pondérale, les difficultés à remonter sur le bateau les personnes et à les transporter inanimées est systématiquement souligné. Le délai de prise en charge, pourtant vital dans les cas d’accidents cardiaques, noyades ou de décompression, est un élément de risque non négligeable.

Est-ce dangereux de plonger alcoolisé ?

La consommation d’alcool avant une plongée sous-marine est fortement déconseillée. Afin de fluidifier les échanges gazeux du corps et donc l’élimination des bulles d’azote, le corps à besoin d’être hydraté. La consommation d’alcool avant une plongée peut causer de la déshydrations, augmentant le risque d’accident de décompression voire de narcose des profondeurs.  D’un point de vue psychologique, la consommation d’alcool peut aussi ralentir les capacités cognitives des plongeurs et donc leur capacité à réagir aux évènements auxquels ils seront confrontés. Enfin, un plongeur présentant des traces d’alcool dans le sang à la suite d’un accident de plongée perdra ses droits de couverture d’assurance à la plongée sous-marine et devra porter seul, tous les frais inhérents à son traitement médical post-accident.

Est-ce dangereux de plonger en étant enceinte ?

Il est fortement déconseillé voire interdit de pratiquer la plongée sous-marine pour les femmes enceinte. Les effets de la plongée sous-marine sur les femmes enceintes n’est pas un élément d’étude, la littérature n’existe pas sur le sujet pour des raisons évidentes liées à la santé des fœtus. En revanche, physiologiquement, le fœtus se développe dans le placenta de la mère, qui joue le rôle de « transfuseur » sanguin.  Il faut donc comprendre qu’un déséquilibre des échanges gazeux, sanguin ou électrolytique de la mère pendant une plongée sous-marine se répercute directement sur le fœtus, qui pourra lui aussi être sujet à un accident de décompression.  Dans le cas où la grossesse n’est pas connue avant la plongée, il conviendra de prévenir son médecin et de suivre le développement de l’enfant. 

Est-ce dangereux de plongée lorsque l’on a ses règles ?

Non, avoir ses règles pendant une plongée sous-marine n’est absolument pas dangereux pour les femmes (avec ou sans requins dans la zone de plongée).  Il conviendra seulement de juger (si les règles sont particulièrement douloureuses et créent un état de fatigue intense) la nécessité de repousser une plongée le temps d’être en pleine possession de ses moyens. De plus, dans le cas de plongées depuis un bateau qui pourrait ne pas être pourvu de toilettes, il est conseillé de proscrire les tampons et de préférer utiliser une coupelle menstruelle. Les chocs toxiques avec le port prolongé de tampon pouvant présenter un risque (faible) pour la plongeuse. 

A noter: mesdames, trouvez ICI, un article spécial plongeuse pour répondre à toutes vos questions, celles qui ne peuvent pas être posées en public et nous y répondons sans tabou.

A partir de et jusqu’à quel âge est-ce possible de plonger ?

Plongée pour les enfants

Il n’est pas recommandé de commencer la plongée sous-marine avant l’âge de 12 ans, et de proscrire la plongée autonome d’adolescents (sans surveillance) jusqu’à l’âge adulte. Les aspects de formation et de comportement sont importants à prendre en compte dans la gestion du risque en plongée et necessite un haut niveau de responsabilisation est requis. Pour en savoir plus, nous avons écrit un « guide parental » au sujet du l’âge idéal pour démarrer la plongée sous-marine.

Plongée pour les adultes

Le pic d’accident grave en plongée sous-marine intervient entre 40 et 69 ans. Cela correspond statistiquement à la plus grande population de plongeurs mais aussi aux âges où les conditions physiques peuvent se dégrader (surtout cardiaque).

L’équipement

Les pannes d’équipement ne sont pas les premières causes d’accident

C’est l’utilisation qui en est faite. Un matériel inadapté (détendeur ne fonctionnant pas dans des eaux glacés), une combinaison ou un gilet trop petit/grand (voir article sur le choix d’une combinaison), un lestage trop important, des palmes qui ne tiennent pas aux pieds, un masque qui fuit…Voilà des éléments favorisant un terrain de potentielle panique ou stress, qui pourrait facilement être évité si la plongée est bien préparée. Ces éléments d’inconfort monopolisent la concentration du plongeur, l’empêchant de gérer d’autres éléments extérieurs de la plongée.

Un autre élément lié au matériel peut être la perte de celui-ci. La perte la plus courante est la perte de la ceinture de lestage. On fera donc attention au moment de s’équiper que tous les éléments sont en place et sécurisés, et on regardera régulièrement son binôme pour s’assurer que le lestage ne risque pas de lacher. Dans une situation comme là, la meilleure protection est la surveillance de son binôme et la formation. Avec l’aide d’un binome, il est possible de gérer une remontée d’urgence à une vitesse contrôlée ne présentant pas ou peu de risque pour les plongeurs. Le plongeur qui a perdu son lestage vide entièrement son gilet, se met la tête en bas et tient par les mains son binôme, qui lui s’assure de palmer vers le fond, pour stabiliser la profondeur et/ou ralentir la remontée le temps nécessaires.

Le comportement à observer dans le cas d’une perte de matériel comme un détendeur, un couteau de plongée (profonde), un manomètre, un compas ou(et surtout) le lestage, d’interrompre la plongée. Même si la plongée semble faisable et les risques sont faibles, vous pourriez avoir besoin du matériel au cours de la plongée et en l’absence de celui-ci vous mettre en danger.

A quelle fréquence les équipements de plongée doivent-ils être révisés par un professionnel ?

En premier lieu, les constructeurs préconisent une fréquence et de révision dans leur manuel. Ce document doit être le premier guide à suivre en matière d’entretien.
Ensuite, selon l’expérience des plongeurs, la maintenance est souvent observée tous les 1 et 2 ans, et/ou tous les 200 à 300 plongées. Evidemment, ces chiffres considèrent que le dé-salage, l’entretien du matériel, son stockage et son séchage sont correctement réalisés.Il est à noter que plus un détendeur est laissé au placard, plus souvent il faudra le réviser. Un détendeur fonctionnant régulièrement s’use moins vite.

Quels sont les signes d’un équipement de plongée défectueux ?

Détendeur: les problèmes préviennent avant de devenir ingérables

Dans l’eau: Un détendeur qui offre un débit continue, présente des fuites d’eau à l’inspiration (même légères), qui ne permet pas d’inspirer facilement, doit impérativement être révisé et la plongée doit être interrompue. Les petits aléas à faible profondeur deviennent très problématiques à mesure que vous descendez.

Hors de l’eau: mettez votre détendeur en bouche (sans source d’air). Si vous soufflez et que l’air ne s’échappe pas, la membrane est collée et le détendeur doit être révisé. Si vous inspirez dans le détendeur, vous ne devriez pas pouvoir prendre de l’air. Si c’est le cas, alors il y a un élément dans le système qui est défectueux et vous devez y remédier. Pensez également à vérifier l’état du serre câble de l’embout de votre détendeur, pour vous assurer qu’il est en bon état et ne risque pas de rompre.

Gilet: il faut vérifier les fuites et les purges

Hors de l’eau: branchez votre gilet à une bouteille sous pression, gonflez le gilet et plongez le dans une baignoire ou un bac rempli d’eau. Regardez le gilet et les flexibles pour identifier des fuites ou fissures. Remplacez tout élément paraissant défectueux. Regonflez le gilet jusqu’au maximum pour voir si la soupape fonctionne et libère de l’air et tester vos purges rapides.

Masque et palmes: inspection visuelle suffit

Vérifiez que les sangles de vos palmes et masque sont en bon état et ne risquent pas de rompre au cours de la plongée.

Manomètre: inspection visuelle et sous pression obligatoire

Branchez le manomètre sur la bouteille et mettez le en pression. Vérifier qu’il fonctionne, qu’il est en bon état visuel et que votre source d’air (la bouteille) est pleine avant de plonger.

Bouteille: si vous avez un doute, changez de bouteille

Vérifiez en premier lieu les joints toriques et si ces derniers sont en mauvais états, changez les avant de plonger. Ensuite, branchez le détendeur sur la bouteille et respirez l’air pour détecter une éventuelle odeur ou gout bizarre de l’air.

Aurélien - Safety First

Passionné de plongée, je m’intéresse particulièrement aux aspects techniques et sécurité. Vous trouverez sur ce blog le concentré des choses à savoir pour plonger longtemps, sans accident.

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